Antonin. Mon pantin.
Les vacances d'été se terminaient. Tant mieux ! Antonin n'en pouvait plus de voir ses cheveux s'onduler à cause du sel de la mer méditerranée. A la fin, il ressemblerait sans doute à une statue grecque. Il préférait glisser sur la neige de la montagne. Là-bas, il avait l'impression d'être dans un autre monde. Mais en été, il fallait user des rayons ultraviolets du soleil et aller dans l'eau, quand il y avait de la place.
Dans sa chambre - une chambre dont il pouvait sans difficulté toucher les deux murs opposés en écartant les bras - Antonin observa d'un regard vide son sac de cours qu'il n'avait pas ouvert depuis le début des grandes vacances dont tout élève sortant du collège avait le droit - pardon : le devoir ! - de profiter. Roman serait-il dans la même classe que lui ? Pourvu que non !
Il se décida enfin à ouvrir son Eastpack tout neuf, une marque sur laquelle on ne pouvait pas faire l’impasse quand on était un nouveau lycéen. Il soupira, et jeta un coup d’œil dans la glace qui lui faisait face.
Antonin était grand et maigre, sans musculature apparente. Beau néanmoins, avec ses épais cheveux bruns et ses yeux marron. Comme Roman, son jumal. « Un jumal, des jumeaux », qu'ils disaient. Mais contrairement à son frère, il ne faisait jamais part de ses émotions. Il aimait la solitude ... Du moins, lorsqu’elle était consentie et non subie.
Il visait le Bac S. A vrai dire, il n'était bon qu’à ça. Déjà très jeune il comprenait la physique moléculaire. Eureka ! Il pouvait par ailleurs expliquer très aisément l'égalité E=mc2. Un futur Albert Einstein ?
La particularité d'Antonin, c'est qu'il changeait aussi rapidement que facilement de comportement et d'émotion. Il pouvait s'ennuyer à mourir ( ce qu'il faisait la plupart du temps ) et se mettre à s’esclaffer, comme si quelqu'un l'avait programmé. Malgré cela, il ressentait parfois un grand vide à l’intérieur. Il aurait eu bien besoin de quelqu'un à qui se confier, quelqu’un qui pourrait le comprendre et avec qui, il pourrait tout partager. Un vrai ami. Qu'il trouverait peut-être à la rentrée ? Qui sait, il l’espérait tellement...
Après avoir rempli son sac de ses cahiers, prêt pour le grand saut, il fit un tour sur Facebook, satisfait de son pseudonyme : Neutrino. Aucune invitation à une fête dans un garage aménagé en piste de danse, ni - plus modestement - au cinéma. Qui savait ce qu'était un neutrino après tout ?
« G ... Gu ... Gna ... Gnamann ... »
« Gnamannn Antonin, Madame. Avec un G comme ... Guignol », prononça très distinctement
Antonin devant quelques centaines d'élèves tous sortis du collège.
Il savait avant même d’arriver, qu'il allait devoir reprendre le professeur - une femme à l’apparence très angoissante selon lui - qui appelait, un par un, les tout nouveaux arrivants ! Il savait aussi qu'il avait de la crasse qui apparaissait automatiquement sous les ongles quand il avait un coup de chaleur provoqué par un stress imminent ! Il s'oppressait parfois lui-même, parfois. C’est dire ...
Antonin Gnamann marcha jusqu'à son professeur principal, les yeux baissés, son Eastpack sur une seule épaule, les battements de son cœur se faisant de plus en plus rapides, la crasse sous les ongles.
« Keckett Denise », reprit la femme, d’un ton neutre. Certains gloussèrent, mais la prof devait être blindée. Discrètement, Antonin jeta un bref coup d'œil à Roman, troublé lui aussi par ce nom. Ouf, ils ne seraient pas ensemble !
« Landon Liboiron » Dans le rang, derrière Monsieur Wurst le professeur principal de la classe de Seconde B, Antonin entrevit son amie Léna. Une fois la classe réunie, Monsieur Wurst invita les lycéens à rejoindre une salle tout à fait moderne. Puis il entama un long monologue.
"Lost". L'œuvre de son groupe presque préféré - comme s'il n'en avait qu'un ! - Noir Désir ne pouvait pas mieux tomber. Sauf qu'il savait qu'il était sous sa couette carrelée de rayures noires et blanches. Jusqu'alors son mariage de couleurs favori. Seulement le fait de ne pas connaître l'emplacement de sa galaxie la Voie Lactée dans l'univers - mais lequel ? - lui passait par-dessus sa matière grise. En ce qui concerne l'échelle mondiale terrestre, il se localisait à Mariale, et localement à côté de la chambre de Roman.
Que faisait-il ? Il réfléchissait à des questions sans valeurs pour les autres. Allons y. Imaginez le chat de monsieur Schrödinger séquestré dans une boîte très hermétiquement fermée. Il miaule mais personne ne l'entend, sûrement pas ce fou de Schrödinger qui s'apprête tout naturellement à assassiner son fidèle félin par radiation, par une goutte de poison et un gaz toxique. Schrödinger-Katze devient le funambule de la vie et celui de la mort. Son âme est dans la boîte puisqu'elle est fermée. Son corps aussi pour la même raison. Le chat est mort, vivant est le chat car les atomes peuvent faire deux choses simultanément ! Le vrai assassin est celui qui va ouvrir le coffre.
Adaptons ceci l'échelle solaire. Non, plutôt la plus grande échelle possible. La boîte est l'univers infini. L'animal est n'importe quelle espèce vivante. Ce pauvre Albert par exemple. La mort arrive. Le corps d'Albert est dans l'univers, dans la boîte et l'âme aussi. Albert est mort et vivant dans l'univers puisque la physique divine le permet. Pour les autres, Albert est décédé et c'est certain. Seulement nous sommes aussi vivant en étant mort, juste plus aptes à faire partie des vivants.
De cette dernière phrase, Antonin divagua sur les meurtres, les crimes, les serials - killeurs et Dexter. D'ailleurs, une de ses répliques confirme la nouvelle théorie d'Antonin ! "Je ne t'ai pas tué, je t'ai juste ôté la vie" a dit ce psychopathe. Un bon psychopathe et mauvais. Jugeons-nous les actes ou la personne ? Dans une ville, est-ce la ville qui fait le citoyen ou le citoyen qui fait la ville ? Quelques autres questions à classer avec le mystère entre la poule et son œuf.
La lecture aléatoire de son sublime IPod 8S lui fit entendre un morceau de piano composé par le génie qu'est Yann Tiersen. Antonin fondit en larme, arrosa son oreiller d'eau salée. Comme si on l'eut programmé. Il s'endormi, le casque audio JVC toujours branché aux tympans. Cette machine devenu alors hors-service le temps de rêver sans compter.
Dans son rêve, un miroir avait été posé et Roman apparaissait quand Antonin approchait. Le vrai reflet toucha le miroir et, comme les fameuses montres à gousset de Salvador Dalí, celui-ci coula en une flaque d'une solution ionique d'hydrogène assez acide pour percer le sol de spirale irrégulière. Aucun mur et aucun plafond ni de ciel, il ne régnait qu'un un plancher et Roman tel le Chapelier Fou du Pays Des Merveilles.
Oh ! Un chat ! Un autre ! Et puis un autre ! Des chats partout ! Antonin vit le félin de Frankeenstein lui agripper le faciès et le défigurer. Il en vit un néant chaotique jusqu'à l'ouverture de ses yeux roses, lumineux et hallucinés.
Dans une salle blanche à brûler la rétine, dansaient à la manière de feux follets deux silhouettes sombres. Le jeune Gnamann s'approcha par des pas de rongeur, encore, passa entre les entrailles mystérieuses des deux squelettes noirs. L'orgue de barbarie qui jouait les musiques de Nirava et de Gotan Project en boucle se fit éteindre par une pie orangée et tropicale qui souriait trop démesurément. Le phœnix disait, comme un fou, un devin, de faire Attention, Attention ... Des murs apparurent alors que l’oiseau parti à vitesse-lumière.
Des pointes menaçantes s'y levaient au bout. Une s'enfonça dans son arcade. Il saignait trop peu. Il fallait nettoyer. Il hurlait de l'eau. Il en reçu.
Une cascade de lumière l'éblouit à travers les vitres de sa mini chambre. Le réel Roman était venu le sauver du retard en lui balançant un seau d'eau à la tronche et Antonin retira sa musique, toujours collée à ses oreilles. Il était Sloompy Sloompy ce matin ...
Antonin était assis sur une chaise qu'il croyait en nuage. En effet, il était en cours de mathématiques. C'était dans les nombres magiques et fascinants qu'il voyait le monde et il avait raison. Sans la quantité, rien, même la matière, n’existerait. Et avec quelle aide considérons-nous la quantité ? Avec celle des chiffres et des nombres ... Il était donc en compagnie d'un homme qui radotait et écrivait les formules et relations que l'on peut trouver à la fin de l'agenda.
Après avoir ressenti une légère vibration, Antonin sortit discrètement son téléphone portable, assez pour apercevoir le cadran de l'heure et la petite enveloppe jaune qui indique quand il y a un message. Il jeta un minuscule coup d'œil à son professeur qui apparaissait comme un drogué rouillé ou comme Robinson paumé sur son île. C'est bon. Antonin pu textoter. Il ouvrit le fameux icône pour lire un message de son opérateur. Entre temps, une autre lettre électronique captiva son attention :
- Tu sais qui je suis ?
- Julien ?
- Non essaye encore ...
Antonin ne voyait pas qui pouvait s'intéresser à lui ... Il joua le jeu pour faire passer le temps qui l'ennuyait.
- Maena !
- Non ... Mais je suis une fille.
- Du lycée ?
- Ouiii !!!
- Tu étais dans mon collège ? T'es dans ma classe ?
Sa dernière question sortait profondément des doigts d'un imbécile puisqu'il ne voyait aucune fille la tête dans son sac pour chater.
- Peut être ... Mais en tout cas je suis une fille qui te trouve Sexy ! - Ah je sais ... Tu es ... Personne ... Ou Madonna à la rigueur ...
- Non je suis quelqu'un de réel <3
- Quelques indices ?
- Non, sérieusement ... Je t'admire depuis toujours et ta façon d'expliquer les choses sur la physique est juste extraordinaire ... Tu me fais juste ...
- Donc tu m'écoutes faire de la physique ... Et au fait, je ne suis pas sexy ... T'as du te tromper de champignon à ce moment ...
- Mais siiii <3 Tu as un corps fait pour les câlins et une tête faite pour les bisous !!!
- Et mon cul c'est du poulet ... Tu me connais au moins ? Tu te fous de ma tronche ... Je le sais ... Sauf si tu me dis ton nom !!!
- Je ne peux pas ...
- Dommage ... J'aurais pu te faire un câlin où les électrons ne nous sépareront plus ...
- Désolée je ne peux pas ...
- Tant pis ! Je resterai sur cette idée ! D'être l'entourage de Dexter qui discute avec un numéro inconnu ...
Et Antonin rangea son portable dans sa poche de jean. Il ne comprenait pas ces messages. Il ne savait plus différencier le vrai du faux et le pire, il ne se souciait pas qu'il avait reçu les trois lettres S.O.S. par Lena pendant qu'il réfléchissait, non pas aux mathématiques, mais à ce certain élément perturbateur, aussi perturbateur qu'il film de Tim Burton, le mort l'année dernière. La sonnerie sonna d'un ton grave et d'un ton haut Claire l'appela.
Antonin prit une feuille qu'il avait déjà tachée de gouttes rouges comme le sang. Il écrivit sinon il s'ennuierait.
Einstein a dit ... Qu'est-ce qu'il a dit déjà ? "Quand l'ère de la technologie dominante viendra, ce que je crains, l'homme ne sera qu'un parfait imbécile."
Antonin se stoppa, se retourna, regarda et analysa la salle occupée par une certaine cacophonie. Einstein avait et a toujours raison. Le rêveur lunatique s'affala sur son pupitre et reprit son stylo :
Victor Hugo a écrit ... Qu'est-ce qu'il a écrit déjà ? " Il faut s'aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l'écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux et ailleurs. " Il avait raison, seulement certains ne s'arrêtent qu'à la première épreuve, Antonin par exemple.
Tim Burton a pensé ... À quoi a-t-il pensé déjà ? " Qu'est-ce que la réalité ? "
Antonin arrêta net par ces guillemets. Il était temps pour lui d'affronter le poisson rouge dans les yeux.
Devant les deux pupilles d'Antonin, se dressait le piranha sanguin le plus pacifique du globe. Devant les deux sphères de Jonas, s'affaissait le garçon rêveur le plus vif de la salle.
Le face à face était rude. Le poisson et Antonin avaient les yeux grands ouverts comme des billes victimes de la caféine. Jonas mourait d'envie de refaire un tour dans son bocal et Antonin de lire les quelques définitions à propos du système nerveux mais l’enjeu était là ! Qui des deux belligérant résistera aux dangers de la concentration ?
Ils étaient plantés ici et là. Sans bouger, surtout pas le moindre cil, depuis le quart d'une heure, puis la moitié. Antonin s'était accordé un repli de paupière ce qui fit un à zéro pour Jonas dans sa flotte. Antonin voulait dénoncer son adversaire " Monsieur ! Votre poisson n'arrête pas de me fixer " mais entre eux, cela aurait été considéré comme de la tricherie et Jonas aurait gagné.
Le monstre du Loch Ness miniature s'est retourné. Un partout. Aller Antonin ! À la fin de l'heure, tu pourras en faire ton trophée mais résiste. Regarde le dans les yeux et déglingue- le. Antonin s'imaginait les pom-pom-girls américaines dont leurs couvre-chefs ne se résumaient qu'à des têtes de poissons.
Deux à un pour Antonin. Ce stupide animal s'est dégonflé. Il a eu peur. Mais peur de quoi ? Il a peut-être aperçu Antonin dans son récipient mais comment ? Antonin était assis comme une masse sur sa chaise. Des confettis auraient par ailleurs très bien pu flotter dans les airs jusqu'à ses bruns cheveux. Qui était dans le bocal de Jonas ? Quel intrus a bien pu s'engager sous cette eau ? Il y avait bien une silhouette, celle d'Antonin ou celle de Roman.
Le téléphone d'Antonin était éteint depuis quelques jours par fatigue, c'est pour cela que son maître s'empressa de le brancher sur sa nouvelle chaîne Hi-fi ,prête à satisfaire ses oreilles, pour enfin le recharger et lui donner assez d'énergie afin de résoudre le mystère de La Mystérieuse.
Antonin, seul dans sa chambre face à sa guitare, son synthétiseur, son violoncelle, son accordéon, sa flûte de pan et ses platines de DJ, alluma donc son super IPhone armé d'un suspens enthousiaste. Il aperçut l'enveloppe jaune résumant les doutes de Claire et ses gestes de possédée quand elle lui a hurlé dessus quelques temps avant :
"Lena :D, 15:43, Mar 14 / 09 / 2031 :
S.O.S."
Ce sera un cas de premier plan à traiter à quatre maintenant, se dit-il. Mais hormis les notifications et les informations presque inutiles qui allaient avec la mise en route du smartphone, Antonin avait appuyé sur le bouton ON pour accéder à ses messages et en écrire un à la Mystérieuse :
-Tu ne peux pas me dire qui tu es ou tu ne veux pas ? :)
La réponse imminente de cette vache ne fit pas attendre Antonin !
- Nan c'est bon, retourne danser la joie avec tes photons, j'ai quelqu'un à galocher. Salut, et j'efface les messages au fait !
Antonin fit de même, non surpris et passa à autre chose. À la guigandélire par exemple.
Alors que Roman la Fouine farfouillait dans la cave des grands-parents à la recherche de bouquins, Antonin, lui était dans le grenier. Il se rappelait de quelques planques dont les cloisons ne se résumaient qu'à des portes d'un mètre sur un mètre. Il y en avait deux, une étant surveillée par des miradors d'arachnides, Antonin choisit celle barricadée à l'aide de matelas. À l'évidence, en constatant les centimètres de poussière sur les sommiers, personne n'a dû rentrer dans les vestiges des combles.
De toutes ses forces, c'est-à-dire celles d'un canari, le curieux dégagea les fameuses barrières ce qui fit de lui et de la pie qui l'observait du haut du velux, deux géants moutons. Hourra ! La première étape fût accomplie, assez pour s'enfourner une tablette entière de chocolat. Sans Modération puisqu'Antonin était en mauvais termes avec celle-ci. La durée de vie d'une plaque de cacao signée Wonka dans les mains de mini-Einstein ne dépassait pas les quarante secondes. La serrure de la porte aussi.
"Whaaaaaaooooo ... Si Roman voyait ça ... J'espère que non !". C'est ce que pensa Antonin à voix haute quand il aperçut des manuscrits et esquisses de Rimbaud. La planque ne s'arrêtait pas qu'à ce tas de papier. Au contraire, Antonin, accroupi, ne voyait plus sa fin, ni son horizon disparue.
- Hello !
- Rho non ... C'est quoi encore, ralla Antonin d'un air agacé, ce qu'il sait faire le mieux.
- C'est moi ! hurla une petite voie très enthousiaste qui contrastait avec le ton de son interlocuteur.
- C'est très précis comme info ... - Je suis là !
- Si je ne te vois pas, tu peux me dire que tu es partout ou nulle part, je m'en contrefiche royalement.
- D'accord ! Alors deux secondes, je descends ...
- Whhaaaaaa !!! Pitié non arrêtez Madame ! hurla Antonin à s'en arracher presque les poumons et les viscères qui vont avec, je ne vous ferai rien, tout bonnement parce que vous m'avez pétrifié. Peace and Love vous connaissez ? Non ... S'il-vous plaît Madame Araignée, vous pouvez remonter, vous savez ... ?
- Nan, tu as ma phobie et c'est trop drôle, alors je reste, dit la petite veuve noire d'un nanomètre avec une voix très féminine et coquine.
En réalité, Antonin haïssait les araignées, au point de se figer sur le coup, ou de courir en hurlant comme un demeuré prêt à battre le record du Marathon. Sa faiblesse était là, ces petites choses poilues, du côté vachement obscure de la force, ces mini-dents, ces huit pattes intimidantes et par-dessus tout, ce gros postérieur. Pourtant, Madame Araignée avait l'air inoffensif et gentil, sauf que c'était un arachnide.
- Je m'appelle Evelyne Mygalesse, ajouta d'une voix posée la petite bête qui se baladait sur la main d'Antonin.
- Bah moi c'est Antonin, répondit Antonin avec la mâchoire plus serrée qu'un crocodile affamé. Si vous pouviez arrêter de faire votre toile entre mes doigts ...
- Et ben tu ne manques pas d'air !
- Bah ... C'est que là aussi je n'arrive plus trop à respirer. M'avez-vous injecté votre venin ?
- Si tu ne te bouges pas, je risque de le faire, hihihi ! On discute ?
- Promettez-vous de ne pas me mordre ?
- Seulement si je reste sur ta main et que tu avances gros tas, ordonna Evelyne, satisfaite de son siège.
- Bien, alors en route Madame Mygalesse, acquiesça Antonin non très rassuré.
Le jeune garçon avança donc et la pie le suivi en sautillant entre les archives qui refermaient les travaux de Leonard De Vinci. Il avançait très lentement et à quatre pattes pour éviter de se cogner le front contre le bas plafond.
- Oh tu sais, je te connais maintenant, remarqua Madame Mygalesse à Antonin, tu peux arrêter de bouger amplement en prenant tout ton temps pour que mon envie perverse de te piquer disparaisse. Aller plus vite moussaillon ! J'effraie mais je ne mors pas !
- Madame, questionna l'oppressé, où est-ce qu'on va et qu'est-ce qu'il y a au bout du couloir ?
- Tais-toi et regarde là ! Stop ! Arrête-toi ! Tu reconnais ?
Devant ces deux aventuriers de greniers, il y avait un portrait animé. Une vidéo encadrée adossée à une planche veille et poussiéreuse présentait sur du gazon vert pomme une fille, un garçon. La fille montrait des yeux marron comme le chocolat, des cheveux, non, de la soie sombre arrangée sur le front en une mèche innocente en harmonie avec un crâne parfait. Son nez fin oscillait pendant que sa bouche envoutante s'offrait à une autre bouche. Le nez du garçon aussi bougeait. Sa chevelure brune n'offrait pas de boucles à cause de l'eau salée et ses globes oculaires étaient fermés par stupéfaction et bien-être profond. Les deux corps étaient collés et Antonin la serrait dans ses bras maigres mais assez costauds pour ne pas la laisser partir trop loin.
- Alors tu reconnais oui ou non, hurla Evelyne, ramenant Antonin à une certaine réalité falsifiée.
- Baaaaaaah ... Je ne sais pas trop ... Roman et Claire ?
- Comme je le dis depuis toujours à chacun de mes feux maris, heureusement que je ne suis pas cardiaque ! C'est toi avec elle ! Banane, répliqua la furieuse après avoir grand ouvert ses six yeux et fortement inspiré.
- Mais qui ?
- Tu verras, avance ou je te mors.
Il s'exécuta. Ce checkpoint venait de le marqué à tout point de vu, hormis celui de l'Araignée mais il rampa jusqu'à un autre choc. Contre une charpente qu'il n'avait pas vue.
- Bordel, c'est quoi ce truc protesta Antonin qui se frottait le front avec sa main libre. - Ok, je te mors.
Dès l'opération faîte, Antonin s'endormi. Puis se réveilla dans un caleçon. Evelyne était partie, ou c'était lui qui était parti ! Quoi qu'il en fût, Antonin était confronté à une autre bébête. Le mini - Antonin se rendit compte qu'il faisait la taille de son vrai doigt qui s'était incrusté dans son slip. La grand Antonin, tel un géant maintenait l'engin divin de toute vie humaine et l'entretenait comme un piston. Le mini, lui, risquait sa vie dans une histoire masculine. Il serait déjà mort s'il ne s'était pas caché sous son propre testicule géant ! Celui qui mobilisait ses forces pour se faire plaisir - fort heureusement - seul dans sa chambre se mit soudainement à ralentir le pas puis arrêter. Une éruption intime éclata soulevant les tissus de sa culotte de peau et la panique de mini - Antonin qui s'était réfugié dans la forêt de ronces minuscule qui servait de bunker contre le torrent blanc. La vidange était faîte.
Antonin réapparu devant la pie zébrée. "Croaaaao" faisait-elle en observant la créature dans le pâté complet devant elle, avec des yeux de billes qui rappelaient Jonas. Elle s'évanouît après avoir entrevu, derrière Antonin dans les combles de toiture, son reflet dans le miroir.